Le catholicisme autrement

Cliquez ici pour retourner sur le site ...

Commentaire sur le livre « Le Catholicisme autrement » de Ghislain Lafont

Par Jacques Griffaton, Juin 2021

Le catholicisme autrement

J’ai repris la lecture de ce livre que j’avais déjà lu juste avant le décès récent de son auteur. Ce théologien se place dans la lignée du concile Vatican II, et prolonge ses réflexions dans la perspective de la Lettre au peuple chrétien de François.

Il resitue et me semble-t-il redresse des notions véhiculées précédemment dans l’Église :

La notion de sacrifice n’est pas liée au mal, mais à l’Amour et la Miséricorde, un don total. Il identifie les actes de ce sacrifice : écoute et obéissance, Charité dans la communauté.

L’Eucharistie est la mémoire active du don total du Christ (et non un redoublement), elle n’implique pas nécessairement tous les éléments de la ritualité à laquelle nous avons été habitué.

Une réflexion sur les ministères dans l’Église catholique ouvre la voie à en repréciser la nature dans ses deux aspects, Liturgie et mission, plus précisément Liturgie et charité-communion. Sa réflexion s’appuie sur l’Ancien et le Nouveau Testament mais aussi sur les avancées de Vatican II, avancées qui n’ont pas toujours été suivies des effets souhaités.

Dans son second chapitre « le sacrifice expiatoire », il montre comment la pratique de l’Eglise, depuis les temps anciens jusqu’à maintenant (particulièrement celle que nous avons connu dans notre jeunesse), s’est construite autour de la notion de sacrifice expiatoire. Une analyse très fine, quelquefois critique, et qui en fin de compte nous ramène à une incertitude en ce qui concerne l’étendue effective de la Rédemption : le ciel ou l’enfer ?

Dans sa réflexion sur « la pratique dans l’Église », il aborde des questions comme L’Eucharistie, la vie communautaire des chrétiens, les différentes pratiques, le prêtre, les divers sacrements, la gouvernance des communautés de chrétiens, le rôle des femmes, la vérité « infaillible ». Il avance sans polémiquer, mais en posant des questions et en proposant ses réponses. Il propose d’avancer par mini synodes et mini expériences à l’échelles de communautés de bases. Il termine ce chapitre par un soupir : « Mais encore une fois, est-il permis de penser ? » (p. 145), auquel j’aimerai répondre avec un peu d’ironie : « Mais où est donc l’Esprit Saint ? ».

J’ai aimé lire et relire ce livre, empreint d’une réflexion sereine. En partageant ces notes comme en faisant circuler le livre, j’ai l’espoir qu’il serve à la réflexion sereine de petits groupes de Chrétiens qui chercheraient comment avancer en privilégiant l’Ecoute et le Partage, et j’espère bien y participer.

 

« Le Catholicisme autrement » de Ghislain Lafont aux Editions du Cerf, 2020, 182 pg.


Cliquez ici pour retourner sur le site ...