Monseigneur Wattbled,
Chers amis paroissiens d’ici ou d’ailleurs,
Nous voici aujourd’hui réunis pour célébrer à la fois la fin et le début d‘une longue histoire.
Dans les années 2000, la volonté paroissiale de changer de mobilier liturgique a conduit la communauté à se mobiliser pour créer une cagnotte dédiée au projet. Vide-grenier, ventes de toute sorte, dons sans contrepartie, ont permis de réunir une somme non négligeable qui est restée sagement dans les comptes paroissiaux, jusqu’à ce que le Conseil économique, depuis plus de trois ans, s’attelle à finaliser l’objectif désiré et ce, après de multiples rebondissements.
C’est Christophe BERTE, un scénographe reconnu dans l’art religieux qui a été sollicité pour créer ce mobilier, que voici maintenant installé, avant que notre cérémonie de Dédicace n’en fasse notre Table Eucharistique pour les années à venir.
Un autel, c’est d’abord le lieu de mémoire du sacrifice du Christ en Croix, la nappe blanche symbolisant le linceul et les cinq croix de consécrations ses cinq plaies. C’est aussi la table de convivialité autour de laquelle la communauté des chrétiens se rassemble pour y puiser la force du message évangélique. Le pape Jean VIII est déjà venu consacrer le maitre-autel le 13 avril 180? Et nous ne faisons que perpétuer l’histoire…Donc aujourd’hui aboutit le projet, et se finissent les phases de la volonté, du choix, de la création, et de la réalisation.
Mais commence aussi un chemin de pèlerin, qui pour tout paroissien, toute paroissienne, toute personne de passage dans notre église, en recherche de spiritualité, de sens à la vie, d’approche de la religion catholique, va ouvrir à la prière, la contemplation, la réflexion sur le choix de Marcel. Saint Marcel, martyr et donc témoin du Christ au plus profond de son message et de son sacrifice de vie.
Nous remercions Mgr Robert Wattebled de sa disponibilité, qui nous permet de célébrer maintenant la Dédicace, et vous tous de cette assemblée dont les noms sont inscrits et seront joints aux reliques de la pierre d’autel.
(Merci aussi pour la patience de chacun au cours de ce temps forcément plus long qu’habituellement, mais qui s’inscrira dans notre mémoire commune d’un moment liturgique exceptionnel…)
…
Notre cérémonie s’achève…
Ce mobilier liturgique est né maintenant pour servir la communauté paroissiale de nos dix villages.
Il adopte des formes très sobres, quasi primitives, pour illustrer les racines très anciennes de la communauté chrétienne locale.
La bande minérale sombre, en soubassement de l’autel et de l’ambon, semble vouloir les ancrer à la terre, terre qui fut ici le tombeau de Marcel, disciple de la jeune Église du Christ et martyr pour sa foi au Christ ressuscité.
La pierre blanche, par contraste, dessine une « élévation » vers le ciel.
La Croix de l’autel semble montrer la voie de ce cheminement dans cet intervalle et la Croix, centrée, nous rappelle que Christ est le « Chemin ».
Les entrelacs gravés sur les faces avant et arrière de l’autel et la face de l’ambon, proposent une double lecture symbolique :
D’abord, l’évocation des remous des eaux tourmentées des marais, qui retiennent Marcel captif, le temps de son martyre. Puis l’illustration de la joie du Ciel, qui accueille le témoignage de foi du Saint, face à ces contradicteurs.
Les motifs palmés gravés sur les deux faces latérales de l’autel, représentent à la fois l’instrument du martyre (Saint Marcel fut écartelé entre des branches d’arbres) et le symbole que l’iconographique chrétienne attribue traditionnellement à chaque martyr de la foi : la palme.
Et tous ceux qui s’arrêteront pour visiter, prier, s’imprégner des lieux auront devant eux le symbole de la vie de Marcel martyr et témoin d’une foi en Dieu, Jésus Christ et leur message de Bonne Nouvelle.