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A l’occasion du Synode mondial sur la synodalité, lancé dernièrement par notre Pape François, il est intéressant de revenir sur un texte prémonitoire, écrit il y a presque 180 ans par John Henry Newman, canonisé le 13 octobre 2019.
« En matière religieuse les changements, pour être bénéfiques, doivent procéder du corps entier [de l’Église] ; ils sont de peu de prix s’ils ne représentent qu’une initiative de la majorité. Aucun bien ne peut résulter d’un changement s’il ne vient pas du fond du cœur, s’il ne résulte pas du développement de sentiments jaillis librement et paisiblement du corps entier.
Même en supposant que des changements en projet, quels qu’ils soient, seraient bons en eux-mêmes, ils cesseraient d’être bons pour l’Église s’ils procédaient non pas de la conviction paisible de tous, mais de l’agitation, de la tyrannie ou de l’intrigue de quelques-uns, s’ils étaient conçus non dans un mutuel amour, mais dans la lutte et la jalousie, s’ils étaient mis en œuvre non dans l’humilité et le labeur, mais dans l’orgueil, l’enflure et le triomphe. [Dans l’Église] il n’y a qu’une seule manière de faire une réforme réelle, c’est de revenir de cœur et d’âme vers Celui dont on a trahi la vérité sacrée ; toute autre méthode, aussi belle promet-elle d’être, ne sera en fin de compte qu’un faux-semblant et un échec.
Nous ne pouvons rien faire tant que nous n’agissons pas « d’un commun accord » ; nous ne pouvons nous accorder dans l’action que si nous nous entendons avec le cœur. Humainement parlant, la force de notre Église serait irrésistible si seulement elle était une. Si elle demeure divisée, parti contre parti, nous ne verrons la force qui, pensait-on, aurait dû se soumettre le monde, se désagréger selon l’assurance donnée par notre Sauveur qu’une telle maison « ne tiendra pas debout ». Jusqu’à ce que nous sentions cela, jusqu’à ce que nous nous considérions les uns les autres comme des frères, mettant de côté nos opinions privées, en demandant à Dieu de faire pour nous ce que nous ne pouvons faire pour nous-mêmes, il ne peut y avoir de changement qui soit bénéfique. »
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