Histoire de la chapelle d’Epervans
2ème moitié du XVIIIème siècle :
‘’ — Parce que les chemins sont rompus par les pluies, les malheureux habitants d’Epervans, ainsi que les convalescents, les vieillards, les femmes grosses, et les enfants sont privés de la messe dominicale. ‘’
‘’– Considérant qu’il est nécessaire que la moitié des habitants restent pour garder les logis (à cause des vols, des incendies et de la perte des enfants )…’’
‘’—Considérant que le trajet dure souvent plus d’une heure pour se rendre à l’église de Saint-Marcel et que les gens n’ont pas les moyens de savoir l’heure, ce qui provoque des retards…’’
C’est en ces termes que Charles GRIVAUD, architecte à Chalon-sur-Saône, justifie le 20 décembre 1768 la présentation de son devis pour l’édification d’une chapelle à Epervans.
Construction de la chapelle : 1769-1770.
Aux environs de 1768, le manque de maison du culte émeut un forain(1) de l’époque, M. NOIROT, qui, par testament, lèguera une somme de 4000 livres aux intérêts de 200 livres pour doter le village d’une chapelle.
Auguste NOIROT (1712-7 juillet 1771) subdélégué de Chalon-sur-Saône, fondateur de la chapelle, repose dans celle-ci, la sépulture est à droite de l’autel.
La cloche est le don d’une personne charitable en 1778 (certainement Madame P. BARRO), dont le nom est gravé sur la pierre du campanile.
Après la Révolution, en 1789 et les années suivantes, la chapelle semble avoir eu un semblant de restauration.
Fin du XIXème siècle :
La chapelle tombe en vétusté.
Sous l’égide de M. PUGEAULT-CALANDRE, maire, le Conseil municipal accepte la restauration en 1881.
Le 25 juin 1881, M. SERGENT , architecte à Chalon, dresse le cahier des charges, et l’adjudication se fait à la sous-préfecture de Chalon, pour la somme de 2836,90 francs.
Le 3 août 1882, le Conseil municipal emprunte 3000 frs, au taux de 5% pour une durée de 6 ans, à M. LAMY d’Epervans.
Premier quart du XXème siècle :
La chapelle est peu utilisée.
Au début du siècle, vers 1914, époque de la première guerre mondiale, la chapelle ne sert plus qu’à des réunions de prière et la sacristie sert de garage aux pompiers.
La chapelle est désaffectée.
En réalité, il n’y a jamais eu de décret de désaffectation. La chapelle tombe simplement dans l’oubli avant la deuxième guerre mondiale. Elle sert de dépôt (engrais, charbon, légumes ), puis pendant la guerre de 39/45, elle devient dortoir pour les prisonniers allemands.
Deuxième moitié du XXème siècle:
Remise au culte.
A la demande de l’Abbé Louis PILLOT (vicaire de la paroisse) et de la population, la chapelle est rendue au culte le 30 octobre 1955 et bénie par Monseigneur LEBRUN, évêque d’Autun, sous le vocable de ‘’NOTRE DAME DE LA PAIX‘’ [Regina Pacis]
—La Vierge reprend sa place dans la chapelle après avoir séjourné dans des familles et avoir été rendue à la paroisse.
—Le Christ en bois polychromé du XVIIème siècle est le don d’une personne du Jura.
—La statue de Saint-Marcel est une œuvre du sculpteur THEVENET de Chamonix.
—Le chemin de croix : la structure bois est créée par un habitant de la commune et les tableaux sont peints par une religieuse de la communauté de St Joseph de Cluny.
— Les bancs sont fabriqués par Pierre TETU, habitant du village.
Deuxième restauration :
En 1975, le Conseil municipal, sous l’égide de M. MOLARD Louis, maire, décide de rendre à la chapelle un aspect extérieur digne de sa fonction. Bénévolement, sous la responsabilité de Jean MILLET, des habitants de la commune grattent, lavent et rejointoient les pierres extérieures.
XXIème siècle — 1955-2005 : 50ème anniversaire.
En 2005, sur la décision du maire Yves LEHANNEUR, de son conseil municipal et de Claude BARBEROT, curé de la paroisse, une nouvelle restauration complète de l’intérieur est réalisée par des bénévoles, à l’occasion du jubilé : 1400 heures de travail, à nouveau sous la houlette de Jean MILLET.
La municipalité fournit les matériaux et se charge des travaux extérieurs. Elle fait réaliser une peinture murale dans le chœur par M. SCHUCK de Crissey, aidé par quelques bénévoles et des vitraux par M. MEHUS et par Sophie BERECZ.
Les bancs existants sont restaurés par René GELEY qui en fabrique également six nouveaux. Le chemin de croix est remis à neuf par Geneviève MEJAT.
L’année suivante, la commune fait reprendre toute la toiture et consolider la cloche.
Lexique : (1) Forain : du latin Foranus = étranger à la commune.